La vie est un Stress
Chaque matin, je ris…
N’allez pas croire que je suis un guignol, même si dans la vraie vie, j’en suis un. Mais au moins, quand je vois l’ensemble des choses qui vous arrivent, et qui m’arrivent, je ne peux m’empêcher de rire… non que je me moque, mais j’essaye à chaque fois de garder un état d’esprit positif, parce que la vie, au quotidien, est une histoire pétrie de rebondissement, surtout quand s’y mêle le stress… non, pas les tresses… je dis le stress… D’ailleurs, regardez la définition que donne notre cher wikipédia :
« Le stress (issu par l’anglais de l’ancien français destresse) est, en biologie, l’ensemble des réponses d’un organisme soumis à des pressions ou contraintes de la part de son environnement. Ces réponses dépendent toujours de la perception qu’a l’individu des pressions qu’il ressent. »
Bon ok, je sens que certains sont largués là… et c’est bien normal. Mais je suis sûr qu’une autre définition de ce mot, vous la connaissez, et même vous la vivez; parce que chers lecteurs, nous vivons avec le stress chaque jour. C’est comme un compagnon invisible qui passe le temps à joncher notre quotidien pour nous faire savoir que la vie est une pute vaut quand même la peine d’être vécue. Le stress, c’est :
Le matin… quand tu te réveilles, soit par ton réveil qui fait un bruit énorme (toi-même tu reconnais que tu es un paresseux gros dormeur, et tu as mis le volume au dernier niveau pour te réveilles). Tu te réveilles et tu penses directement à l’ensemble des choses que tu auras à faire cette journée; çà t’énerve, çà te stresse. Comme par hasard, tu commences à brosser tes dents, mais il n’y a pas d’eau pour rincer ta bouche… et par extension pas d’eau pour te baigner; #SnecFail. Tu ressembles alors à l’un de ces vieux pères du village qui aiment toujours marcher avec un bâtonnet dans la bouche, sauf que ton bâton, c’est ta brosse. Tu te décides à aller puiser de l’eau chez le voisin qui a un forage. Là encore ERREUR! Tout le quartier a réfléchi comme toi. Vous êtes prêts de 200 à attendre que bon monsieur (le voisin) se réveille, et ouvre le robinet de vie pour pouvoir soulager les populations.
En route… quand tu dois lutter avec les embouteillages infernaux du matin… et c’est là où tu te rends compte qu’aujourd’hui en 2014, dans ce Douala, quelqu’un qui t’offre une voiture ne veut pas ton bien. C’est un cadeau empoisonné chers lecteurs! Où sont les routes? Où est l’argent pour payer le carburant, qui va finir dans les embouteillages? Et ces raquetteurs policiers, des avant-gardistes de première classe, qui ne sont pas là pour te rappeler à l’ordre quand tu commets une erreur au volant, mais pour te prendre de l’argent… Avec la rentrée scolaire, c’est une vraie guerre pour trouver les taxis le matin. Et même quand tu les trouves, les prix sont énormes. Tu es obligé de bâcher sur la moto pour pouvoir t’en sortir… et malheur à toi si tu es cintré, ou bien en mode slim, avec des habits près du corps, parce que si en montant sur la moto ça se déchire… alors là!
Au bureau… ici, ça ne manque pas. Et de tous les niveaux. Si ce n’est pas ton N+1 qui convoque une réunion à 8h, et n’est pas encore là à 10h30, ou bien insulte et critique ton travail alors que c’est textuellement çà qu’il va aller présenter en comité de Direction le lendemain, c’est ton (tes) N-1 qui ne vont rien comprendre à ce que tu attends d’eux, ou qui ne vont pas te remettre les travaux dans les délais… pas parce qu’ils sont bêtes (même si des fois tu as vraiment l’impression qu’ils le font), mais c’est parce qu’avec l’avènement des IT, les jeunots sont bien payés et passent la plupart de leur temps à glander sur les réseaux sociaux, ou en train de vouloir atteindre le dernier niveau de Candy Crush, Zuma, Bejeweled (fini l’époque du solitaire, du spider solitaire, ou du Free Cell). Voilà notre avenir stress de la nation. Je ne parle pas des fournisseurs qui appellent pour réclamer leur dû, ou bien des clients qui sont là pour te montrer que sans eux, tu n’es rien… À ce moment précis, même le yaourt le plus sucré du monde devient amer dans ta bouche! N’accuse pas tes papilles gustatives cher(e) ami(e) : c’est le stress…
Sur le trajet du retour… La jungle que tu as rencontrée le matin, tu la revois le soir, en pire même. Les embouteillages ont doublé, les tarifs aussi. C’est l’heure de pointe. Ici chez nous, la plupart se rabattent vers des voitures de secours qu’on appelle les cargos, les opeps, les clandos… les seuls ENGINS (et le mot est peu) de transport où c’est tout un sprint avec une lutte pour y accéder. Petite anecdote : Lundi soir, nous attendions notre cargo comme à l’accoutumée. Une mère et sa fille (disons de 7 ans) aussi. Le cargo n’avait même pas encore fini de garer qu’il était déjà plein… ouvert de tous les côtés, c’est chacun qui bouscule pour entrer. Dans le car, on entend ‘‘Ehkiéh ! Ma fille est où? Chauffeur pardon oooh attendez !!!’’ La maman avait tellement bousculé pour entrer dans le cargo qu’elle a oublié sa fille dehors. La petite était déjà en larmes, il n’y avait plus de place. On a dû la porter… Hey! Ne condamnez pas la mère, ce n’est pas une irresponsable. C’est le stress. Dans la voiture, tu entends de toutes parts : Paul Biya ici, Les Lions Indomptables là-bas, X Maleya devant, Boko Haram derrière. Le chauffeur qui lance les anciens Tchana Pierre dans sa vieille radio cassette (oui oui ça existe encore les amis). Les crampes te prennent, partent, te reprennent, partent… tu te baisses, mais tu fais vite de te relever, parce que l’un de tes voisins a eu la géniale idée de lâcher un pet légendaire dont l’odeur ressemble étrangement à celle d’un éléphant mort il y a 2 semaines. Même l’air stresse.
A la maison… Vous aurez remarqué que dans cette folle journée, pas le temps de manger. Et le soir, galère! Ma’a Mado, qui vend les beignets au carrefour, a été déguerpie par le Monsieur qui a le mur derrière elle, sous prétexte que sa fumée noircit sa maison. La mère Bassa qui braise le poisson, comme elle a vu une fille avec son « blanc » a décidé de sortir les prix dignes de la Rue de la Joie… un petit maquereau comme çà à 1500 FCFA. Tu veux te rabattre chez Moussa, pour qu’il te fasse un œuf spaghetti rapidos que tu vas avaler en un temps éclair, mais là encore ERREUR… Sa prière du soir venait de finir, et tu as assisté tout ébahi à comment il grattait ses pieds, enlevant au passage avec ses ongles des gros résidus de saleté (mince! Ce ne sont quand même pas ces doigts-là qui vont faire mes œufs… yeuch!) Mais comme tu es déjà devant sa boutique et que tu as honte, Tu vas faire comment? ‘‘ Wèèèè Moussa, excuse-moi hein! C’est quand j’arrive là que je me rends compte que tu ne vends pas le saucisson!’’ et tu fais demi-tour. Même pour manger, tu stresses. Quand tu réussis, après toute cette journée, toutes ces galères, à te poser pour mettre quelque chose dans ton estomac, le comble : ENEO, le nouvel AES SONEL, coupe le courant. #EneoFail. Tu cherches ton téléphone pour activer la lampe torche qu’il y a dessus, et rien. Tu ne vois pas. Ton téléphone est tombé/perdu/volé. Où? Quand? Comment? Tu commences à bavarder seul, on pense que tu es fou, alors que c’est le stress. Tu repenses direct à ta journée de demain, avec tout ce que çà comporte, sans oublier le complément que tu vas ajouter : t’acheter un nouveau téléphone et reconduire ta puce, un nouveau parcours du combattant dans une journée digne de 24h chrono.
Pour le célibataire lambda, voilà comment on peut définir ce joli mot, le stress. Je ne parle pas de celui qui est donc marié (oula!) ou bien de celui qui a des enfants (Ayayaie!)…
Comprenez donc pourquoi je ris…
PS : je puis vous rassurer que je n’ai pas stressé en écrivant ce billet… Mais je stresse en attendant vos réactions
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